Paul de MISTRAL de MONDRAGON

Bas-relief représentant Paul I MISTRAL dans l'église de Barbentane 

V.1. Paul I de MISTRAL de MONDRAGON (° 1556, + 1615)

Pièces justificatives

Seigneur de Dons et baron de Crozes  par héritage de son père François II Mistral.

Il hérite en 1592 de la seigneurie de Mondragon de son oncle Paul d’Albert de Mondragon sous la condition d’en porter le nom et les armes. Du même il dut hériter des terres autour de Saint-Rémy de Provence, dont en particulier le château des Issarts, qui provenaient de Jeanne de Lascaris-Tende épouse de Paul d’Albert de Mondragon (testament du 7/10/1578) .

25/6/1556, il est baptisé à Saint-Rémy. [1] Il était filleul de son oncle Paul d'Albert de Mondragon et de sa tante Catherine Mistral dame de Romanin.

1570 : Paul de Mistral baron de Crozes, coseigneur de Barbentane vendit par acte reçu de Bertrand, notaire de Saint-Rémy de Provence, le domaine de la Mistrale (hameau du quartier de Serves et d’Erôme dans la Drôme) à un Rouzet de Tournon.

1576 : par contrat du 23 janvier (étude de Maître Sibourg) [2] Paul de Mistral épouse Silvie de Brancas, fille d’Ennemond ou Animond baron d’Oyse et de Villars et de Catherine de Joyeuse. [3] Ennemond de Villars était le frère du duc de Villars-Brancas, gouverneur du Havre et amiral. Catherine de Joyeuse était la cousine germaine du duc de Joyeuse amiral, favori du roi Henri III.

16/11/1577 : achète à Joachin de Materon, escuyer seigneur de Salignac une partie de la seigneurie de Barbentane. [4] 

18/9/1578 : Paul de Mistral, escuyer, seigneur et baron, de Crozes, et de Don, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy, enseigne de la compagnie de Monsieur de Mondragon fait son testament; il veut être enseveli dans l’église collégiale Saint-Martin de Saint-Rémy aux côtés de son père François de Mistral et de sa tante Catherine de Mistral dame de Romanin; il fait des legs à son épouse Silvie de Brancas, à sa cousine germaine Catherine de La Place épouse de noble Pierre d'Achard seigneur d'Espenel, à noble Hugues du Truel viguier de Saint-Rémy son curateur, au capitaine Anthoine d'Alméran gendarme de la compagnie du seigneur de Mondragon, au capitaine Claude de Nostredame gendarme de la même compagnie, à Paul Bertrand son filleul fils du notaire Aymes Bertrand, à Demoiselle Jeanne de Mistral sa fille née de Silvie de Brancas; il lui substitue Paul Anthoine de Puget escuyer d'Avignon son cousin germain. [5]  

1579 : le 7 janvier Castellane-La Verdière, Saint-Andiol et de Crozes, à la tête d’un parti carciste s’emparèrent par surprE10/131, n°289, copié par Jean Delrieuxise de Puech, place forte à quelques lieues d’Aix. Le 30 juin de Crozes en compagnie de 33 autres gentilhommes dont le comte de Carces, Brancas d’Oise, les Castellane, les Ponteves, les Forbin etc… signe le traité d’Aix en présence de Catherine de Médicis.

18/11/1581 : vend à Joachim de Montgros, habitant du Peschier en Haut-Vivarais de ses biens dans cette région, à Chateauneuf de Vernoux, Vernoux, Saint-Appolinaire de Rias, Boffre, Colombier le jeune, Saint-Marcel, Charmes et Saint-Georges pour 600 escus d'or. [6] 

29/7/1586 : provisions de l’office de viguier de Tarascon, en remplacement d’Honoré Provençal. [7] 

1591 : Oise, Meyrargues, Allamanon, Croze, du Castellar, Guiran, Rabasse, Castellane-Besaudun, Fabri de Fabrèquies complotaient avec la comtesse de Sault l’arrestation du duc de Savoie Charles-Emmanuel.

1592 : Le 1 Mai, les états ligueurs, réunis à Aix, nomment une députation au parlement royaliste de Sisteron afin d’arrêter une suspension d’armes ; en font partie l’évêque de Sisteron, le vicaire de Marseille, Oize, de Croze, La Fare, Sainte-Croix, Allamanon, Cucuron, l’assesseur d’Aix, Audibert. ; partisan du roi Henri IV, il conduit 200 hommes de pied et 81 maîtres au secours de la ville d’Aix assiégée par le duc d’Epernon [8]. 

1593 : nommé premier consul de la ville d’Aix.

1593 : en septembre, le sieur de Crozes est député au roi par les sujets qui étaient demeurés fidèles à sa Majesté et il en a été reçu avec de grands éloges sur sa fidélité et sur l’empressement qu’il a de calmer les troubles de la Provence et d’en bannir les misères car c’était là le sujet de sa commission.

27/10/1593 : Pol de Mistral seigneur et baron de Corzes, Barbentane, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi fait son testment; il fait des legs à sa mère Loyse de Saint-André, à son épouse Silvye de Brancas, à ses enfants Dominique, Jacques, Marguerite, Lucresse et Anne de Mistral nés de Silvye de Brancas; il désigne comme son exécuteur son oncle, Pol de Mondragon seigneur de Mondragon, chevalier de l'ordre du roy, capitaine de 50 hommes d'armes, sa tante Madame de Mondragon, son beau-frère Gaspard de Brancas seigneur et baron d'Oize, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, son cousin François de Puget grand-Prieur de Saint-Gilles; il désigne comme son héritier universel son fils Pol de Mistral seigneur de Darboux né de Silvie de Brancas. [9] 

1/10/1594 : ayant rempli avec tant de zèle et d’assiduité les fonctions de sa charge dans ces temps difficiles, il s’attira de grands applaudissements ce qui engagea le roi Henri IV à ordonner au conseil de la ville d’Aix de le laisser continuer le consulat par ses lettres du 1/10/1594.

17/1/1595 : vend la chapelle du pendentif bâtie par Nicolas Mistral, prieur et seigneur du Bourg les Valence et héritée par son père François seigneur de Don, à son cousin Joachim de Mistral seigneur d'Entremont conseiller au parlement du Dauphiné. [10] 

1596 : le duc d’Epernon quoique rappelé à la cour, refusa d’obéir au roi et pour se maintenir en Provence s’empara de plusieurs places et châteaux dont celui de Barbentane. Le sieur de Crozes en fit le siège, l’emporta malgré la vigoureuse défense des gens du duc et soumit la place à l’obéissance du roi le 11/1/1596.

2/8/1599 :  Paul de MISTRAL parrain et  Catherine de GANDIEUSE marraine de Paul de CAMBIS baptisé à St Geniès à Avignon . [11]

1611 : testament de Paul de Mistral seigneur de Mondragon .[12]    

2/2/1615 : décès de Paul de Maistral à Barbentane.[13] 

8/2/1619 : décès de Silvye de Brancas dame de Mondragon.[14]     

Il porte le prénom de son oncle Paul d’Albert de Mondragon. Paul de Mistral hérite tout à la fois tout à la fois des biens de sa grand-mère Gabrielle de Mondragon (les seigneuries de Mondragon et Darboux en Comtat Venaissin et principauté d’Orange), des biens propres de son oncle Paul d’Albert de Mondragon (en particulier à Barbentane de la maison du Planet élevée en 1541 par Monseigneur Antoine de Lascaris-Tende, le beau-père de Paul d'Albert de Mondragon), et des biens de son père François Mistral (les seigneuries de Crozes et de Miribel en Dauphiné, de Dons en Vivarais, l'hôtel de Mistral à Saint-Rémy) ; c’est un homme riche. Son mariage avec Silvie de Brancas (sa cousine issue de germain) l’allie avec une des plus puissantes familles du royaume de France: les Joyeuse ; il sera le beau-frère du duc de Villars-Brancas, lieutenant général au gouvernement de Normandie, amiral de France, le cousin germain des deux ducs de Joyeuse, le beau-frère du brave Crillon; par sa tante Jeanne de Lascaris-Tende il est parent des comtes de Tende et de Sommerive gouverneurs de Provence. Pendant les guerres de religion, il fait bien évidemment partie du clan des ligueurs quoique en disent certains : il est d’abord carciste (du nom du comte de Carcès grand sénéchal de Provence, son cousin) en révolte contre les razats (du nom du représentant d’Henri III le comte de Retz). Il devient ligueur aux côtés d’Hubert de Vins, neveu du comte de Carcès, en lutte contre le gouverneur du roi, le duc d’Epernon. A la mort d’Hubert de Vins en 1589, il se rangea aux côtés de la comtesse de Sault et de son allié le duc de Savoie Charles-Emmanuel. Il ne se rallie à Henri IV qu’après l’abjuration de celui-ci et lorsque le duc d’Epernon est devenu infidèle au roi. A Saint-Rémy, il embellit l'hôtel qu'avait construit son père, en construisant dans la cour des galeries couvertes. [15] C'est peut-être lui qui fit sculpter, dans son hôtel de Saint-Rémy, entre autres armes des familles alliées de la famille celles des Rabot d'Avrillac, une alliance d'un cousin germain de son père, de la branche des Mistral de Montmirail; ce rappel des liens avec une branche théoriquement installée à Valence et Grenoble, renforce encore l'idée que les Mistral, dans leurs deux branches étaient implantés dans cette région de Beaucaire, Tarascon, Saint-Rémy dès la fin du XVème siècle.