• MISTRAL d'EPAGNY

    Les MISTRAL d'EPAGNY, probalbment à l'origine de nombreuses branches en Genevois :

    - MESTRAL de GERMAGNIER, MESTRAL d'ANNECY, MESTRAL de RUMILLY

    Au milieu du XIIIème siècle, le comte de Genêve dominait directement toute la région entre Genêve et Annecy; par l'intermédiaire de ses feudataires les sires de Viry, Ternier, Chaumont, Sallenove, Menthon, Clermont, Montfalcon, sa suprématie s'exerçait sur toute la rive gauche du Rhône depuis Genêve jusqu'au lac du Bourget; il contrôlait plus ou moins le pays de Gex et le pays de Nyons sur la rive droite du Rhône; il possédait un certain nombre de droits en Chablais et dans la vallée de Chamonix. Le comte de Savoie, son rival dans ses régions, n'avait pas encore acquis la prépondérance qui fut la sienne à compter de la deuxième moitié du XIIIème siècle.

     

                  Les premiers MISTRAL ou METRAL du Genevois apparaissent tout à la fois

                  - dans le sud du pays de Gex en 1237, au château de Pierre, avec Pierre (I) MISTRAL comme vassal des TERNIER eux-mêmes feudataires des comtes de Genêve[1];

                  - près des monts du Vuache, à Epagny et Valleiry, en 1245, avec Albert MESTRAL fils de Wilhelm MESTRAL d’EPAGNY comme vassal des comtes de Genêve[2];         

                  - à la fois près d'Epagny (à Malagny et Viry) et près de Crempigny (à Chilly) en 1269 avec Albert de MALAGNY fils de Girod MISTRAL de CHILLY [3];  

     

                    Ces mentions se trouvent localisées dans un espace très réduit. Le fief de Pierre est de l'autre côté du Rhône, quasi en face de la commune de Valleiry. Cette dernière est située à 3km au nord d'Epagny (commune de Jonzier-Epagny) et à 3km au sud de Malagny (commune de Viry).  A 8km au sud d'Epagny se trouve le village de Chilly. Tout celà incite à voir dans ces différents MISTRAL qu'une seule famille. Cette présomption est renforcée par le fait que toutes ces localités sont dans le seul comté de Genêve et plus précisément dans l'aire d'influence des seigneurs de Sallenoves et de Viry, eux-mêmes issus des anciens sires de Chaumont. Il est imaginable de voir en Wilhelm MESTRAL d’EPAGNY le père d’Albert, de Pierre et de Girod.

                   L'éclatement des biens de ces Mistral recouvre tellement les possessions des Sallenove/Viry (présents à Clermont près de Crempigny, à Sallenove près de Chilly, à Viry près de Malagny, à Jonzier près d'Epagny, au pays de Gex) qu'il est tentant de voir en eux, également une branche cadette des anciens sires de Chaumont. Cette hypothèse s'appuie de plus, comme on le verra par la suite, sur le fait que des MISTRAL se sont intéressés au monastère de Bonlieu, qui fut fondé par les Sallenove-Viry et leur servit de lieu de sépulture et ont eu des relations avec les différentes branches des descendants des sires de Chaumont.

     

                    A la génération suivante ou du moins vivent à la même époque :

    . Pierre (II) MISTRALIS cousin d'Anselme, évêque de Maurienne (Anthelme de Capello ou de La Chapelle, originaire du Dauphiné[4]), de Philippe de Sales et de Pierre de La Chapelle en 1262/1269 [5]; 

    . Jean I MESTRAL habitant de Crempigny [6] ; il est probalbement la tige des MESTRAL de RUMILLY, et peut-être des METRAL de MONS;

    . Albert de MALAGNY le fils de Girod MISTRAL de CHILLY(cf supra) ;

    Hugon MISTRALIS d’EPAGNY et son frère Pierre, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, en possession d’un quart de la métralie d’Epagny en 1296-1298 [7].

    Perronnet d’EPAGNY prête hommage avec Jean MISTRAL au seigneur de Viry (encore une autre branche des sires de Chaumont) entre 1324 et 1347[8]. On les retrouve en 1360 possessionés à Chaumont [9].

    Le 9/1/1348, Lionette, fille de noble Jean MISTRAL de VIRPE (ou VIRIX), diocèse de Lyon est reçue comme moniale au monastère de Beaulieu sous Sallenove. [10] 

    Jean d’EPAGNY, époux d’une Copponay, noble famille du Genevois, est bienfaiteur de l’abbaye de Bonlieu en 1357 (l’abbaye des Chaumont-Sallenoves)[11].

    En 1320 Hugues d’Espaignie (d’EPAGNY ?), prêtre est témoin à Genêve[12].    

    En 1321 Pierre Arlachet, de Puinier (Pougny en pays de Gex) fait reconnaissance d'une pièce de terre du feif de Pierre MISTRAL.[13]

    Aymon d’EPAGNY, teste le 7/3/1361, faisant un legs à l’abbaye de Bonlieu[14]. Le sanctuaire de la famille réapparaît.

    François (II) METRAL d’EPAGNY, damoiseau, marié à Guillemette fille de feu Amaury de Jonzier, alberge des biens à Jonzier le 28/5/1376 [15].

     

    Jacquemet d’EPAGNY, damoiseau est possesseur de biens à Gex et à Fernex au pays de Gex en 1388 ; il est père de Nicolette épouse de Pierre de Conzié, seigneur du Vaucher (on retrouve ces doubles possessions sur les deux rives du Rhône) [16].

    Pierre d’EPAGNY, damoiseau, épousa Demoiselle Françoise Vidomne de Chaumont avant 1397/1398. Ils furent la tige des EPAGNY seigneurs de Montvuargnard, propriétaire à Epagny, Jonzier, Chaumont, Usinens, Franclens, Minzier, Clermont [17].

    Un François d’ESPIGNIER est caution avec Louis batard de Sallenove pour Gillet de Gaux en 1433 [18] .

    Noble Pierre MISTRAL confirma à Jacques d’EPAGNY le 3/1/1495 la possession de biens mouvant de son fief d’Epagny que son feu père avait achetés des nobles Claude et Jacques, ses frères[19].



    [1] Amédée de FORAS, Armorial de Savoie, V, 512 , Archives de Genêve, Inventaire des droits du chapitre : en 1237, dans le partage de leurs biens, la terre de Pierre au pays de Gex échut à Ramus chevalier de Ternier, sauf pour le fief de Pierre Mistral qui est homme de son frère Pierre de Ternier.

    [2] Regeste genevois : « sachent tous présents et à venir que moi, Albert, fils de feu Guillaume Métral d’Epagny, j’ai vendu et concédé au chapître de Genêve, Armand Gentel, de Valleiry, et toute sa postérité et sa tenure et je reconnais en avoir touché jusqu’à 307 sous dudit chapître. Je l’ai fait du consentement et avec l’accord du seigneur comte Guillaume et de Raoul son fils. Fait à Valleiry (Valeyrier) l’an 1245 en août »

    [3] Amédée de FORAS, Amorail de Savoie, V, 362 : en 1269, Aymon de Malagny fils de Girod Mistral, de Chilly, passe reconnaissance en faveur de Vullielme, coseigneur de Viry.

    [4] LEGUAY, L’Eglise savoyarde au XIII et XIV siècles in La Savoie de l’an mil à la Réforme, 1984.

    [5] Gallia Chistiana : Pierre Mistral, cousin de d’Anselme évêque de Maurienne, de Philippe de Sales et de Pierre de La Chapelle est signalé en 1262/1269.

    [6] Regeste genevois : convention entre Jean Métral de Crempigny et sa femme Remonda, d’une part et de l’autre Hugues de Marlioz relativement à une cense annuelle de 15 sous due par Pierre de Thoire en 1264. Témoins Pierre de Pelies ou Pelly (hameau de Desingy au nord de Crempigny) chevalier de Saint-Jean de Jérusalem.

    [7] AD Savoie SA114

    [8] Amédée de FORAS, Ibid., V, 366 : Amédée coseigneur de Viry, chevalier, reçoit hommage ou acquiert des biens entre 1324 et 1347 de Péronet d’Epagny et de Jean Mistral.

    [9] Amédée de FORAS, Ibid, V, 301, Archives Morand : Pierre d’Epagny et son frère du mandement de Chaumont, où ils avaient des droits, sont mentionnés dans une charte du 18/4/1360.

    [10] Bulletin de l'Académie delphinale - 1911 (SER5,T5).  Auteur : Académie delphinale Edité en 1911 

    [11] Amédée de FORAS, Ibid., : le 13/5/1357, Inventaire de Bonlieu : Béatrix de Copponay, veuve de Jean d’Epagny, fait son testement. 

    [12] Amédée de FORAS, Ibid., Archives Thuiset.

    [13] Mémoires et Documents de la société savoisienne p.67 

    [14] Amédée de FORAS, Ibid., Inventaire de Bonlieu. 

    [15] Amédée de FORAS, Ibid., Archives Morand. 

    [16] Amédée de FORAS, Ibid : Jacquemet d’EPAGNY, damoiseau, juin 1388 archives Savoirous] ; reconnaissances féodales en sa faveur pour des biens au mandement de Gex, Fernex, etc… Nommé dans plusieurs actes de 1381 à 1397 ; A cette dernière date, le 22/2 [archives Morand], il fideïjusseur au contrat de mariage Vidomne-Villier. C’est peut-être ce Jacques ou Jacquemet qui fut le père de Nicolette, épouse de Pierre de Conzié seigneur de Vaucher, 1325, 1412. 

    [17] Amédée de FORAS, ibid. Les MISTRAL d’EPAGNY. 

    [18] Amédée de FORAS, Ibid, V, 359. 

    [19] Amédée de FORAS, Ibid. 


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